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Déclic : À la rencontre d’Audrey, une reconversion de l’informatique à la botterie

Changer de parcours professionnel, c’est possible ! Retrouvez aujourd’hui le témoignage enrichissant d’Audrey, qui après avoir géré des projets informatiques est devenue piqueuse en botterie !

Publié le 01 mars 2022 | Rubrique : Le déclic
Publié le 01 mars 2022 | Rubrique : Le déclic

Après cinq années passées à travailler dans la gestion de projets informatiques, Audrey a choisi de privilégier sa passion. Elle nous transmet aujourd’hui ses envies et son chemin qui l’ont amené aujourd’hui à être piqueuse pour la Maison Corthay.

Que faisiez-vous avant votre déclic ?


J’ai grandi à Grenoble où j’ai fait mes études jusqu’à mon master d’École de Commerce. Je suis venue vivre à Paris pour une alternance à la fin de ce master et je ne suis jamais repartie ! J’ai travaillé 5 ans dans la gestion de projets informatiques avant de changer de voie en 2017. J’ai passé le CAP de cordonnier bottier en candidat libre, puis j’ai intégré la Maison Corthay où je suis désormais piqueuse depuis 4 ans.

Dans l’atelier BESPOKE de Piere Corthay à Paris, le 16 octobre 2019. Photo © Benjamin Boccas


Quel a été ce déclic ? 


J’ai toujours aimé la chaussure mais je n’avais jamais pensé qu’on pouvait en faire un métier. En 2014, j’ai découvert par hasard le blog de Mathilde Toulot, une journaliste de mode spécialisée dans la chaussure qui faisait des interviews de chausseurs. C’est comme ça que je me suis intéressée à ce métier. J’ai d’abord pris des cours de stylisme chaussures qui m’ont fait réaliser qu’imaginer des chaussures sans savoir comment les fabriquer était compliqué pour moi. Je me suis alors intéressée à la production, d’abord industrielle et ensuite artisanale.

 
Vous souvenez-vous de votre état au moment du déclic ?

 
Cela s’est fait progressivement, en fin de compte assez naturellement. J’ai d’abord cherché quels étaient les différents métiers et environnements professionnels (chaussures industrielles en usines ou chaussures artisanales en atelier), ce qui m’a fait rencontrer et discuter avec de nombreuses personnes qui ont contribué à ce déclic. Je ne me voyais pas continuer toute ma vie dans mon ancien poste donc j’étais assez sereine sur mon choix de changement de carrière.

  
Qu’est-ce qui a influencé ce changement de vie ?

 
Une envie très forte d’un travail manuel, avec une dimension esthétique et technique dans mon poste. J’apprécie aussi d’être toujours en mouvement et je me rends compte que la vie de bureau n’était plus faite pour moi.


Pourquoi le secteur de la mode et du luxe ?

 
Je suis particulièrement attirée par l’objet chaussure, mais j’ai toujours été sensible à la beauté, l’inventivité et la technicité que requièrent les métiers de la mode et du luxe en général. Avant de m’intéresser à l’artisanat, je scrutais beaucoup les créations des Anglaises, Sophia Webster et Charlotte Olympia notamment qui sont des monstres d’inventivité et qui insufflent beaucoup d’humour dans leur collection, tout en créant de beaux objets.

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Quelle image aviez-vous de ce secteur avant d’y travailler ?


Cela me paraissait assez inaccessible car je le pensais très fermé, élitiste et avec beaucoup de concurrence pour un même poste. Mais c’était avant de découvrir la dimension métier d’art et de voir toute la partie artisanale avec des métiers très variés. Ces métiers de production demandent beaucoup de main d’œuvre qualifiée et il y a toujours des opportunités à saisir.

  
Avez-vous facilement trouvé une formation en botterie ?


Je n’ai jamais souhaité faire une formation académique car c’était plus simple pour moi de combiner des cours du soir avec mon activité salariée. J’ai eu la chance de tomber sur l’Association Maurice Arnoult qui offrait cette possibilité. J’ai rencontré deux Maîtres bottiers, Michel Boudoux et Jacques Aslanian, qui m’ont aidé à passer le CAP.

  
Comment cette filière vous a-t-elle accueillie ?

 
Très bien, j’avais mûrement réfléchi ma décision et préparé mon changement de carrière. J’étais consciente qu’il allait me falloir au moins 10 ans avant d’avoir un bon niveau dans mon métier et j’étais prête à faire les efforts nécessaires et surtout à ne pas me décourager. Cela a dû jouer dans l’accueil qui m’a été réservé.


Que diriez-vous à ceux qui n’ont pas encore eu le déclic ?

 
De bien faire ses recherches avant de chercher à sa reconvertir : est-ce que les conditions de travail, les tâches, l’organisation du métier, les évolutions de carrière sont en cohérence avec nos attentes. 


Et si l’on doute encore, c’est que ce n’est peut-être pas le bon moment ou le bon métier !

Et si vous souhaitez découvrir un autre profil de bottière, découvrez la vidéo du portrait métier de Marion sur notre chaîne YouTube ! Pour plonger dans d’autres univers, découvrez nos filières de la Chaussure, du Cuir et de la Maroquinerie

Savoir pour faire est une campagne organisée par le Comité Stratégique de Filière Mode & Luxe et financée par Opco2i.

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