Déclic : la reconversion en bijouterie de Julie, fondatrice de la marque Yay.
Julie nous partage son parcours, de ses études à la création de sa marque de bijoux Yay, elle a fait de sa passion son métier !
Déjà 10 ans que Julie Terranova s’est reconvertie dans la création de bijoux. Après des études de commerce, elle a suivi sa vocation pour la bijouterie-joaillerie et a développé sa marque de bijoux, Yay. Elle est aujourd’hui à la tête de cette marque après une reconversion en bijouterie réussie !
En parallèle et afin d’adapter une formation spécifique sur le bijou de mode, elle a travaillé avec la BOCI et l’Éducation Nationale pour créer une formation en Bijoux de Mode qui verra le jour dès septembre 2023.
Que faisiez-vous avant le déclic ?
J’ai fait une école de commerce, l’ESCP à Paris et comme ça m’intéressait moyennement, j’ai décidé de faire le cursus en apprentissage, pour être vraiment dans le bain de l’entreprise au plus tôt, j’ai donc fait 2 ans chez Canal+, en régie publicitaire.
Ensuite j’ai été embauchée en CDI pendant un an et demi, avant de me rendre compte que ça ne me plaisait pas suffisamment. J’avais envie d’évoluer dans un autre environnement et surtout de mettre à profit ma créativité et ma passion pour faire des choses de mes mains.
Quel a été le déclic de cette reconversion en bijouterie ?
Pendant ma période en entreprise, je continuais à faire des bijoux et puis, on m’en a demandé autour de moi, mes collègues, mes amis etc… Donc j’ai fait un site internet avec les moyens du bord et avec le bouche-à-oreille, j’ai eu des commandes assez rapidement. Je me retrouvais à faire des bijoux, le soir et le week-end, de façon assez intense, pour répondre aux demandes.
Entre le moment où j’ai lancé le site, qui a pris 3 mois, je me suis dit « Là, le rythme n’est plus tenable, parce que je travaille la journée, le soir, la nuit et le week-end, je fais des bijoux ». Du coup, j’ai démissionné ! C’est comme ça qu’est née Yay.
Quelle est la date de ce déclic ?
C’était en 2013, la marque a 10 ans cette année et j’avais 23 ans.
Vous souvenez-vous de votre état au moment du déclic ?
Je n’avais pas très peur sur le moment, je me disais que je n’avais pas grand-chose à perdre parce que je n’étais pas épanouie dans mon travail.
Mais c’est vrai que tout le monde autour de moi me disait plutôt « Ah mais t’es courageuse ! Ça fait peur… ». Mais moi, personnellement, j’étais plutôt soulagée.
Qu’est-ce qui a influencé cette reconversion en bijouterie joaillerie ?
Déjà, j’aimais bien l’idée que mes créations soient portées, qu’elles soient adoptées par des gens.
Je prenais des cours de couture, mais je trouvais le processus de fabrication trop long et trop fastidieux. Je suis quelqu’un de très impatient, donc les bijoux, ça me permettait de, rapidement, faire quelque chose que je trouvais beau et que les clients aimaient aussi.
Aviez-vous une image de ce secteur avant d’y travailler ?
Pas du tout, je me suis lancée vraiment comme ça, parce que ça me plaisait.
Comment vous vous y sentez aujourd’hui ?
Je m’y sens pleinement bien.
Quelles sont les techniques utilisées chez YAY ?
Quand je me suis lancée, je faisais des bijoux à ma manière en inventant un peu mes propres techniques. Je n’étais pas issue de formation de bijouterie-joaillerie. J’ai suivi les cours du soir avec le GRETA à l’École Boulle.
Mais finalement, ce ne sont pas du tout les techniques que l’on emploi aujourd’hui chez Yay. Dans les écoles de bijouterie-joaillerie, on apprend vraiment la bijouterie traditionnelle et la joaillerie.
On pratique une bijouterie à base de fil. On ne fait ni moule, ni soudure. Il n’y aucun procédé industriel et c’est vraiment très différent. C’est l’art du geste, la mise en forme de fil, le tissage, donc c’est assez hybride.
Formez-vous au sein de vos ateliers ?
On a un programme de formation interne, on recrute aussi des bijoutiers. Toute la difficulté, c’est de leur transmettre la technique d’artisanat que l’on va pratiquer.
À l’entretien, on fait des tests et on leur montre comment on procède. Maintenant qu’il va y avoir un diplôme en Bijouterie de Mode, on aura des étudiants ou des diplômés qui connaîtront un peu plus nos gestes.
Quelles formes prennent les formations au sein de votre atelier ?
C’est un programme de formation, en situation professionnelle. On produit à la commande, donc le bijoutier, tous les jours, a un ordre de fabrication avec un certain nombre de bijoux. On assure de lui donner la formation sur toutes nos techniques pour qu’il puisse fabriquer son ordre de fabrication.
Le vendredi après-midi, c’est de l’amélioration continue pour travailler une technique en particulier, pour s’entraîner, pour pouvoir agrandir son panel de techniques. La semaine d’après, prendre plus de bijoux en fabrication.
Faut-il déjà avoir une expérience dans le milieu ?
Nous, on prend des personnes qui ont une formation, soit en bijouterie, en broderie ou qui ont eu expérience significative en atelier. Cela peut donc être une formation ou une reconversion en bijouterie.
C’est une formation continue, on estime à 3 mois le temps d’atteindre un niveau que l’on qualifie d’intermédiaire et 6 mois pour être confirmé.
Quelle va être la formation en bijouterie de mode ?
On a travaillé avec la BOCI et l’Éducation Nationale pour faire exister cette discipline que l’on a appelé Bijoux de Mode. À l’époque ce n’était pas une discipline qui existait de manière formelle. Donc moi j’ai été autodidacte et puis j’ai inventé mes propres techniques. Je ne savais pas dans quoi je mettais les pieds, mais je savais que j’avais ma façon de faire et que ce n’était pas la même que celle enseignée dans les écoles.
Pour un démarrage en septembre 2023, vous pourrez suivre cette formation mention Bijoux de Mode. Elle permettra d’acquérir des connaissances et des techniques en réalisation de bijoux et accessoires de mode. Rendez-vous sur le site de la BOCI pour plus d’informations.
Si vous êtes en quête d’inspiration, découvrez d’autres témoignages, les formations et peut-être le métier fait pour vous !
Savoir pour faire est une campagne organisée par le Comité Stratégique de Filière Mode & Luxe, financée par l’OPCO2i.