Partage : la reconversion en maroquinerie par Marine
Aujourd'hui, Marine nous raconte sa reconversion en maroquinerie après avoir été vendeuse en boulangerie. Elle nous confie ses démarches, son questionnement et son nouveau métier !
En pleine reconversion en maroquinerie ou dans d’autres filières, on peut parfois ressentir de l’inquiétude et de l’euphorie en même temps. C’est ce que nous raconte Marine, désormais maroquinière dans le groupe Tolomei ! Découvrez un témoignage aussi inspirant que personnel, qui vous donnera peut-être des idées pour votre propre carrière dans notre filière….
Que faisiez-vous avant le déclic ?
Avant le déclic, j’étais vendeuse en boulangerie, mais j’étais surtout en congés parental avec aucunement l’envie de reprendre ce travail. Il me fallait un métier qui ait du sens, un métier qui me donne envie de me lever. J’étais à l’aube de mes 30 ans, il n’était plus question que j’aille travailler uniquement dans le but de gagner de l’argent. Il fallait que je trouve une activité qui me fasse dire « ce n’est pas du travail, c’est plutôt du plaisir, une passion ». J’avais besoin de trouver un métier qui soit manuel avec des matériaux nobles comme le cuir. Il fallait que je cherche quelque chose qui aille dans ce sens.
Quelle est la date de votre déclic ?
Je savais que je voulais absolument faire de l’artisanat. Au cours de mes recherches, j’ai réfléchi à de nombreux métiers : tapissier, joailler, souffleur de verre et la maroquinerie évidemment. J’ai tout essayé, j’avais même lancé d’autres procédures pour d’autres formations. En janvier 2021, un voisin m’a parlé d’une réunion d’information pour la formation de la Maroquinerie du Pays d’Orthe dans les Landes. À l’issue de celle – ci, je n’avais plus envie de faire autre chose que de la maroquinerie !
J’avais envie de faire partie de ce projet d’ouverture du nouvel atelier, de cette entreprise. J’avais envie d’apprendre un nouveau métier dans ces conditions, avec le plaisir d’être une équipe restreinte.
Quel a été ce déclic ?
C’est un tout. Le métier en lui-même, travailler le cuir, voir le produit fini. Apprendre ces savoir-faire, ça m’a fait rêver, j’avais vraiment envie de ça. Le métier en lui-même me donnait très envie, tout comme le projet et l’état d’esprit de l’entreprise. La bienveillance, l’excellence, l’exigence. Je n’ai pas réellement eu un déclic dû à un élément spécifique. C’est la réunion dans son ensemble et puis les horaires qui sont adaptés à la vie d’une mère de famille. Je suis maman de 3 enfants donc il fallait que ce soit compatible.
Vous souvenez-vous de votre état au moment du déclic ?
Euphorique je pense, et en même temps stressée. C’était vraiment le tout début de l’atelier, je faisais partie de la 2ème vague de formation et il y avait beaucoup de candidats. J’étais à la fois très motivée et à la fois un peu paniquée parce que je voulais ma place. Ça fait peur de changer de vie et de métier, il faut se relancer et ce n’est pas évident. En même temps que la reconversion professionnelle, j’étais aussi en reconstruction personnelle donc ça faisait un gros paquet d’émotions. Mais avec le recul, ce n’est que du bonheur, que du positif.
Qu’est ce qui a influencé cette reconversion en maroquinerie ?
La volonté de tout remettre à plat, tourner une page. J’avais besoin de renouveau. Et de faire un métier qui me donne envie depuis le départ, j’ai toujours voulu travailler de mes mains donc c’était le moment idéal. J’ai changé de vie, j’avais déménagé à 1000 km, j’ai changé de métier, j’ai changé plein de choses et là, c’était le moment.
Aviez-vous aviez une appétence particulière pour tout ce qui est relatif à la mode ?
C’est plutôt l’art, la création, je préfère réfléchir à la façon de monter un produit, la couleur qui va avec la tenue, plus que la mode en elle-même. Je ne m’intéresse pas spécialement à la mode ou au luxe. Je préfère être en arrière-plan, fabriquer, réfléchir, créer, etc. Bien sûr, je m’intéresse aux sacs quand ils sont sur les podiums, je vais les regarder car je suis fière de faire partie de celles qui les ont fabriqués. Je pourrais travailler pour des marques avec des produits plus abordables, je prendrais autant de plaisir car ce qui me plait, c’est de travailler le produit, le savoir-faire, et ce pour une cliente qui va vouloir l’acheter. C’est comme un plaisir partagé avec la personne qui portera le sac ensuite.
Quelle image aviez-vous de ce secteur avant d’y travailler ?
Je n’avais pas d’image précise du monde du luxe. Paradoxalement, j’avais plutôt en tête l’image du petit maroquinier du coin qui fabriquait quelques sacs à l’unité, qui était passionné par son métier. J’idéalisais peut-être le métier ! Et pourtant, dans un contexte de grande entreprise, ça fonctionne aussi très bien.
Comment cette filière vous a-t-elle accueillie ?
La formation était géniale, je ne le dirai jamais suffisamment je pense ! Ces 3 mois de formation ont été les 3 meilleurs mois de ma vie ! Ça a été révélateur !
J’ai eu un moment de baisse de moral au moment de quitter la formation pour intégrer la production. Le rythme était plus ardu, c’est ressenti comme un décalage. Je pense que je n’en avais pas assez pris conscience. Ce moment-là a été un peu plus compliqué, c’était une marche à monter. Je me disais que je n’allais jamais y arriver, que je ne pourrai pas tout faire dans le temps demandé, et en fait si ! Je n’ai jamais eu envie de partir. C’est simplement le temps et l’expérience dont nous avons besoin. Ce n’est pas en 3 mois qu’on apprend un métier, il faut du temps.
Les formateurs et les tutrices venaient me rassurer, me dire de tenir. On nous parle toujours de déclic, et c’est ce qui s’est produit ! À un moment, tout se débloque : on atteint un autre niveau de qualité et de productivité.
Que diriez-vous aux personnes qui n’ont pas encore eu le déclic ?
Il faut y aller ! Si on a l’envie d’y aller, il faut se lancer ! Il n’y a rien de définitif, on n’est pas obligé de réussir, on peut changer d’avis. Il ne faut pas se mettre des barrières. On est tous et toutes capables de réussir en partant de zéro. Certaines personnes ont besoin de plus de temps, d’autres moins, il n’y a rien d’inaccessible. La seule barrière, c’est soi-même. Je pense que pour réussir une reconversion professionnelle, il faut avoir fait tout un travail personnel avant. Une reconversion professionnelle réussie doit être alignée avec ce que l’on veut à titre personnel. La clé du déclic, c’est surtout à l’intérieur de soi, c’est se faire confiance et ne pas uniquement se fier à ce que les autres vont penser. S’écouter soi, se scanner à chaque fois que l’on fait quelque chose et voir si ça nous procure du bien-être ou pas, puis prendre des décisions en fonction de ça. C’est comme ça que je fonctionne : si c’est bon j’y vais, si je vois que ce n’est pas bon pour moi je ne me force pas.
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